Préparez l’après-COVID-19 maintenant VI
Il y a du déconfinement dans l’air ! Le gouvernement de l’Ontario a dévoilé cette semaine son cadre (sans calendrier) prévoyant trois étapes vers un retour à la normale. Celui du Québec anticipe des réouvertures par phases (et une relance culturelle à géométrie variable). Le gouvernement fédéral dit qu’il a un plan national en main.
Pendant ce temps, le milieu artistique et culturel continue de prendre des décisions difficiles à cause de l’incertitude qui entoure la pandémie. Le célèbre Festival Stratford a mis fin à sa saison 2020 et le Bluesfest d’Ottawa, qui devait avoir lieu au mois d’août prochain, a décidé d’en faire autant. Ces événements s’ajoutent à une longue liste de rendez-vous qui n’auront pas lieu ni cet été ni cet automne.
Mais tous ces préparatifs vers un déconfinement sont-ils annonciateurs de jours meilleurs à plus ou moins court terme pour les arts et la culture ?
Selon le chef de la direction du Conseil des arts du Canada, Simon Brault, la reprise pour ce secteur prendra plus de temps. Elle pourrait avoir lieu seulement qu’après l’automne 2020. C’est l’avis qu’il a exprimé lors d’une entrevue qu’il accordait à l’animateur Stéphane Bureau, vendredi dernier, sur les ondes d’ICI Première.
« Les conditions courantes risquent de rester en place pendant une assez longue période, a-t-il dit. Les gens craignent de se retrouver en groupes. Ça va prendre du temps pour que ça disparaisse. »
M. Brault a mentionné qu’une étude internationale était en cours afin de conseiller les entreprises et les organismes culturels sur la reprise de leurs activités. Des résultats préliminaires indiquent que les entités qui comptent surtout sur des clientèles âgées de plus de 60 ans seront confrontées à des défis supplémentaires pour les réacquérir, puisqu’il s’agit de personnes qui se sentent vulnérables par rapport à la COVID-19.
« On parle maintenant d’un déconfinement segmenté par groupes d’âge », a-t-il souligné.
Stéphane Bureau a émis l’opinion qu’il y aura des gens précautionneux qui seront prêts à reprendre une vie normale plus rapidement après le déconfinement. M. Brault ne l’a pas corrigé.
Que faut-il retenir de tout ça ? Le chef de la direction du CAC n’est pas la seule personne à croire que la reprise des activités artistiques et culturelles va prendre plus de temps. Par exemple, la troisième étape prévue dans le cadre ontarien stipule que « les grands rassemblements publics comme les concerts et les événements sportifs continueront de faire l’objet de restrictions dans un avenir immédiat ». La reprise de ce côté n’est donc pas pour demain.
Cependant, quand elle surviendra, les premiers publics qui pourraient reprendre leurs habitudes de consommation culturelle seraient les jeunes adultes de 18 à 59 ans. Ce groupe n’est pas monolithique. On y retrouve une variété de vécus et d’intérêts personnels, de même que d’expériences vis-à-vis la COVID-19. Le milieu artistique et culturel devra être à l’écoute de ses clientèles et de la santé publique pour bien préparer la relance de ses activités.