La transparence l’emporte sur l’opacité
L’auteur-compositeur-interprète québécois Louis-Jean Cormier est préoccupé par la baisse des ventes de billets pour les arts de la scène. C’est ce qu’il a affirmé récemment au cours d’une entrevue qu’il accordait au Journal de Québec. Il appelle donc à une mobilisation des milieux des arts, de la culture et de l’éducation pour contrer cette tendance.
M. Cormier sera sans doute heureux d’apprendre qu’il y a des forums sur la citoyenneté culturelle des jeunes qui ont lieu un peu partout ces jours-ci au Québec. J’ai même eu l’occasion de participer à celui qui a été tenu dans son patelin natal, à Sept-Îles (pour en savoir plus à ce propos, cliquez ici et ici).
M. Cormier a aussi émis un constat auquel je me rallie :
Quand les gens découvrent la personnalité d’un artiste, au lieu de seulement découvrir ses chansons, ils sont plus enclins à s’intéresser à ce qu’il fait.
Il a tout à fait raison. On demande souvent au public d’accepter un produit culturel à froid. En effet, certains artistes et certains organismes se contentent de diffuser des informations superficielles peu révélatrices des produits qu’ils proposent au public. Ils hésitent parfois à parler davantage de leurs projets par crainte de révéler des secrets ou de gâcher les surprises qu’ils réservent aux consommateurs. Autrement dit, ils demandent au public de leur faire confiance et de se procurer des billets ou des produits à l’aveugle, en se fiant uniquement (ou presque) à leurs bonnes intentions.
Cette approche est révolue. Aujourd’hui, les gens veulent en savoir plus sur ce qu’on leur propose parce que leurs revenus sont limités et leur temps est précieux. Les organismes et les artistes qui exigent cette confiance du public l’obtiendront lorsqu’ils feront preuve de transparence plutôt que d’opacité.
De plus, les amateurs d’art et de culture s’associent aux artistes à titre de personnes à part entière, au-delà de leur production artistique, de même qu’aux personnes qui animent les organisations et les lieux de diffusion artistiques. Les gens s’identifient d’abord à d’autres personnes avant d’en faire autant envers un organisme ou un emplacement.
Donc, n’hésitez pas à vous révéler et à partager vos connaissances avec le public. Après tout, vous vous méfieriez d’un commerçant qui vous dirait de lui faire simplement confiance en guise de réponse à vos questions sur la qualité de ses produits.