Pourquoi (et pour qui) faites-vous ce que vous faites?

Des organismes artistiques, actifs dans le domaine de la diffusion des arts ou de la vente de produits culturels durables, se demandent parfois pourquoi les gens ne s’intéresent pas davantage à leurs activités ou à leurs marchandises. Présumons que la qualité de leur offre ne fait pas de doute, qu’est-ce qui explique ce manque d’intérêt? Est-ce la faute des médias qui n’en parlent pas assez, du public qui manque de discernement?

Plutôt que de rejeter le blâme sur autrui, j’invite ces organismes à procéder à une révision de leur mission ou à se poser la quesion suivante : pourquoi faisons-nous ce que nous faisons? Vous savez ce que vous faites. Vos actions meublent votre quotidien. Mais pourquoi et pour qui faites-vous ce que vous faites? Pourquoi avez-vous choisi de vous consacrer à la diffusion des arts ou à la création et à la mise en marché de produits artistiques?

Normalement, votre réponse à cette question devrait inclure le public. Lui donner accès, l’initier, l’introduire, l’engager ou accroître son appréciation des arts, par exemple. Si ce n’est pas le cas, si votre raison d’être est tournée vers le milieu artistique lui-même, ne soyez pas surpris si le public vous boude. C’est tout simplement parce que vous ne songez pas à lui, au-delà de le percevoir comme un simple consommateur.

Pensez-y. Lorsque vous concevez votre programmation ou vos saisons, où se situent vos rapports avec vos clientèles? En tête ou en fin de liste? Cela ne veut pas dire que vous devez nécessairement modifier votre offre. Il s’agit simplement de déterminer à quel moment vous interpellerez ou solliciterez la participation de vos publics.

Les réactions de vos clientèles acquises et visées à vos offres sont liées directement aux considérations que vous leur accordez à toutes les étapes de votre travail.

Comme l’affirmait récemment l’homme de théâre québécois Philippe Soldevila, dans une lettre destinée à ses pairs :

Je ne me libérerai jamais du spectateur : il n’est pas mon ennemi, il est mon interlocuteur. Il est mon frère. Et sans mon frère, je ne suis rien.

Voilà une philosophie à adopter et à mettre en pratique.

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