Retour sur l’édition 2016 de Contact ontarois: la diffusion autrement

J’ai participé vendredi dernier à une conférence sur la diffusion dans le cadre de la 35e édition de Contact ontarois, organisée par Réseau Ontario. En compagnie de l’animateur, Martin Théberge, et de mes copanélistes Lisa Breton, Guillaume Moffet, Pierre Fortier et Natalie Bernardin, nous avons échangé sur « des nouvelles façons de présenter et de diffuser les arts réservés traditionnellement à la scène ».

Voici les six messages que j’ai partagés avec les délégués qui ont assisté à cette formation et quelques interventions de mes collègues qui épousaient les miennes :

  1. « Conservez votre enthousiasme ! » : les diffuseurs et les artistes qui participent à un événement comme Contact ontarois en ressortent gonflés à bloc ! Ils y font des découvertes et rencontres heureuses, porteuses de collaborations futures. Ils y acquièrent de nouvelles connaissances qui faciliteront leur travail à l’avenir. Mais la réalité les rattrape rapidement lors du retour au bureau où des tâches quotidiennes les attendent. Je les ai donc invités à se souvenir de ce qu’ils ont ressenti pendant leur séjour à Contact et de partager leurs impressions avec leurs collègues de travail, les membres de leur conseil d’administration, leurs bénévoles et leurs fidèles clients aussi rapidement que possible, afin de maintenir leur enthousiasme dans les semaines et les mois à venir. Une énergie partagée a plus de chances de survivre.
  2. « La participation du public est une tendance » : de plus en plus de spectacles comprennent une participation active du public. J’ai mentionné les œuvres théâtrales Lapin blanc, lapin rouge, de Nassim Soleimanpour, et Love Is In the Birds, du Théâtre du Trillium d’Ottawa, en guise d’exemples. Dans le premier, un artiste lit un texte dont il découvre la nature sur scène, texte qui nécessite un apport des spectateurs. Dans le second, le Trillium incorporait au spectacle des textes d’auteurs locaux lors de sa tournée. L’animation du public avant, pendant et après une performance rend celle-ci plus dynamique et plus invitante.
  3. « Décloisonnez-vous ! » : votre lieu de diffusion courant ne répond pas aux attentes de vos clientèles ? Il est temps de l’améliorer ou de changer de place complètement. Pierre Fortier a mentionné que le Festival international de la chanson de Granby investit une variété de lieux, comme le Zoo de Granby et des centres de soins palliatifs, pour y présenter des spectacles. Natalie Bernardin a parlé de prestations présentées dans les résidences de particuliers. Lisa Breton est allée à la rencontre de politiciens locaux et d’organisateurs d’événements artistiques à Hamilton (ON) pour leur présenter son organisation et explorer des collaborations possibles. Le Centre français Hamilton et Lisa sont maintenant reconnus comme des références en matière d’arts et de culture francophones par leurs pairs anglophones. Le Centre est sorti de son isolement et est devenu un collaborateur des Juno Awards, du Hamilton World Music Festival, du Hamilton Wintefest et du James Street Supercrawl, événements pendant lesquels il présente des prestations d’artistes francophones. Le Centre rejoint dorénavant de nouveaux publics.
  4. « Ajustez vos prix d’entrée pour accroître l’accès à vos activités » : les diffuseurs déterminent souvent les prix de leurs billets en fonction de leurs besoins, sans s’interroger vraiment sur la capacité de payer des publics qu’ils courtisent. De brèves discussions avec leurs clients acquis et visés leur indiqueront si leurs activités sont aussi abordables qu’ils le croient.
  5. « Il faut améliorer les conditions de diffusion » : j’ai indiqué qu’il était temps que les réseaux de diffusion de la francophonie canadienne se penchent sérieusement sur les conditions de diffusion en région. Malgré le bon vouloir évident de plusieurs diffuseurs, ces derniers n’ont pas accès à des lieux ou à des équipements de qualité pour présenter des spectacles dans des conditions idéales, tant pour le public que pour les artistes. C’est avec plaisir que j’accepterais de participer à une discussion sur le sujet.
  6. « Personnalisez vos communications » : la directrice artistique des lieux de diffusion de la ville de Gatineau (QC), Chantal Lamoureux, a adressé une invitation personnalisée, par courriel, à ses clients et amis pour les convier gratuitement au spectacle offert par un collectif de musiciens de la ville de Québec, L’Orchestre d’Hommes Orchestres. Outre la diffusion d’informations routinières, son texte comprenait sa propre appréciation du spectacle. J’en cite un extrait : « Ç’a été l’un des meilleurs spectacles auxquels j’ai assisté depuis bien longtemps. Je me suis dit que dans ma carrière artistique, il fallait absolument que je le partage avec le public de Gatineau. » Résultats : dans les 25 minutes qui ont suivi la diffusion de cette invitation, la ville de Gatineau avait distribué 150 billets pour la performance de L’Orchestre d’Hommes Orchestres. Chantal a pu obtenir ces résultats parce que ses clients la connaissent et lui font confiance. Les gens s’associent d’abord à d’autres gens, plutôt qu’à des lieux de diffusion ou à des organisations. Puis, comme le démontre cet exemple, la gratuité n’assure pas une participation instantannée. Il faut toujours aller à la rencontre du public.

J’invite mes copanélistes et les délégués à ajouter leur grain de sel à ce compte rendu.

Developpez votre auditoire

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