Préparez l’après-COVID-19 maintenant V
Selon ma consommation des médias dignes de confiance et mes échanges avec des collègues du milieu des arts et de la culture, les pensées des intervenants de ce secteur se tournent de plus en plus vers une reprise éventuelle de leurs activités, une fois que la pandémie semblera sous contrôle. Bon nombre d’organismes ont en tête de se remettre au travail quelque temps cet automne.
Rien n’est moins sûr. Nous voudrions tous mettre fin à l’anxiété et à l’impatience qui nous rongent et retrouver nos vies normales aussitôt que possible. Cependant, nous devons nous rappeler que nous traversons une période exceptionnelle de l’histoire de l’humanité et qu’elle s’accompagne d’une bonne dose d’incertitude et d’imprévisibilité. Ce sont nos gouvernements et les responsables de la santé publique qui nous indiqueront à quel moment nous pourrons reprendre le cours des choses.
J’ai publié des billets antérieurs (II, III et IV) qui portent justement sur les lendemains possibles de la COVID-19. Ma collègue américaine, Colleen Dilenschneider, se penche ces jours-ci sur les réactions anticipées des consommateurs d’arts et de culture en prévision de la reprise des activités des organismes culturels. Elle maintient les constats qu’elle a établis il y a quelques semaines passées :
- Les événements extérieurs sont susceptibles de regagner leurs publics plus rapidement parce qu’ils permettent une plus grande distanciation physique et liberté de mouvement.
- Ce sera plus difficile pour les espaces confinés d’en faire autant (ex., musées, galeries, salles de spectacles…).
- Les risques associés à une contamination possible à la COVID-19 seront un facteur déterminant dans les décisions que les gens prendront à l’égard de la reprise de leur fréquentation des événements artistiques et culturels.
Elle recommande aux entreprises de réviser leurs plans d’affaires et d’y intégrer, entre autres, le recours au numérique, en plus d’envisager des mesures pour atténuer les craintes du public à l’égard de la contamination au virus (ex., désinfecter et nettoyer vos lieux fréquemment).
Un autre collègue états-uniens, Trevor O’Donnell, propose aux organismes et aux entreprises de profiter de cette accalmie pour planifier leurs prochaines stratégies de marketing. Il leur suggère de se présenter comme des contributeurs au mieux-être de la population qui se sentira vulnérable après la pandémie.
Pour ma part, je vous adresse les modestes recommandations suivantes :
- Quand la reprise se pointera, tout le monde se lancera dans la brèche en même temps. Profitez des circonstances pour échanger avec vos pairs afin de planifier un retour où vous éviterez de vous marcher sur les pieds.
- Si mes collègues américains ont raison, vous devrez sans doute adapter vos offres. Des mois pourraient s’écouler avant que les gens se sentent suffisamment en sécurité pour sortir de chez eux. Considérez d’adapter vos prix à la capacité de payer de vos clients. Établissez des plans de distanciation physique pour vos événements. Au lieu de présenter une prestation de 90 minutes, pourquoi ne pas en proposer deux d’une heure chacune pour accueillir deux groupes de consommateurs différents au cours d’une même soirée ?
Je vous invite à profiter de ce blogue pour partager vos idées et vos pratiques exemplaires en prévision de l’après-COVID-19 (comme le font les musées).