Faire des choix
Deux articles ont retenu mon attention cette semaine. Ils illustrent que les artistes et les organismes peuvent faire des choix ou prendre des mesures pour corriger ou pour aborder certaines inégalités présentes dans le milieu artistique.
Par exemple, des musées voués aux arts constatent qu’ils exposent surtout des œuvres d’artistes masculins. Ils jugent qu’ils doivent accorder plus de place aux artistes féminines. Que faire ? Eh bien, le Musée d’art de Baltimore a décidé d’acquérir uniquement des œuvres réalisées par des femmes en 2020. Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) fait appel aux philanthropes de son Cercle Forces Femmes pour acheter des œuvres créées par des femmes. Le Musée d’art contemporain de Montréal s’est doté d’une politique d’acquisition qui a pour but d’accroître la visibilité des femmes artistes.
Pendant ce temps à Toronto, l’artiste, dramaturge et poète Yolanda Bonnell a créé un spectacle, intitulé bug, qui s’adresse spécifiquement aux femmes et aux personnes autochtones, noires, de couleur, bispirituelles, non-binaires et transsexuelles. Il s’agit, selon elle, de personnes dont on ne raconte pas suffisamment les histoires. Elle explique sa démarche dans un long texte affiché sur son compte Facebook, en date du 11 février 2020. Elle insiste : tous sont bienvenus, mais à condition d’accepter les conventions mentionnées.
Quels sont les liens entre ces sujets et le développement de publics ? Il est clair que les mesures prises par les musées mentionnés plairont aux amateurs en quête de découvertes et aux amatrices en particulier qui se reconnaîtront davantage dans les expositions. Le MBAM démontre aussi qu’il est possible de rallier le public autour d’un enjeu commun. Pour sa part, Mme Bonnell a songé aux publics pour lesquels elle a créé son spectacle et pris les mesures nécessaires pour qu’ils le sachent.