Comment intégrer la musique classique à la vie quotidienne des gens
La ville américaine de Muskegon (Michigan) a une population de quelque 37 000 habitants. Elle possède son propre orchestre symphonique, le West Michigan Symphony (WMS). Envieux de l’appui populaire dont jouissent des orchestres semblables en Allemagne, le WMS a adopté de nouvelles mesures pour intégrer la musique classique à la vie quotidienne de ses concitoyens. Il a choisi d’agir ainsi après avoir constaté que les gens méconnassaient l’orchestre, ses artistes et son lieu de diffusion.
Avant de mettre en place ces solutions, le WMS a d’abord tenu compte des obstacles bien connus à une participation accrue du public aux arts, notamment :
- Le manque de temps (qui peut être synomyme de manque d’intérêt).
- Le coût des billets.
- Les difficultés qu’éprouvent certaines personnes à se rendre aux lieux de diffusion.
- Le manque d’accompagnement pour les gens seuls.
- Le manque de familiarité du public avec les artistes ou les disciplines à l’affiche.
Fort de ces constats et de consultations menées auprès de son public, le WMS est allé de l’avant avec ce qui suit :
- Au lieu d’attendre que les gens viennent à lui, il est allé vers les gens. Il a offert des prestations dans des lieux non-traditionnels, comme une boulangerie, et des salles de spectacles à plus petite jauge, souvent moins intimidantes que certaines salles traditionnelles. Cette approche lui a permis de rejoindre des gens qui ne se présentent pas normalement à ses concerts et de tisser des liens avec eux. Ces rencontres sont autant d’occasions de parler de l’orchestre et de ses engagements envers sa communauté.
- En s’associant à d’autres intervenants, il a offert des passes d’autobus et des billets gratuits à des familles défavorisées et à des familles militaires qui n’auraient pu assister à ses concerts autrement.
- Il a intégré d’autres genres musicaux à ses concerts, notamment de la musique produite pour des jeux vidéo, de la musique du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est.
- Il a développé des programmes de sensibilisation du public à la musique classique (à l’instar du SPEC du haut-Richelieu et du Conseil québécois de la musique). Par exemple, il offre un programme d’immersion qui permet à des élèves de l’élémentaire de s’initier à la musique classique après les heures de classe.
Toutes ces initiatives ont pour but de donner au public plusieurs points d’entrée vers la musique classique.
Le travail du WMS n’est pas terminé pour autant. Il doit toujours innover, renforcer ses rapports avec ses publics et définir ses objectifs en tenant compte des attentes de sa communauté.
Les approches énumérées ci-dessus peuvent servir aussi à d’autres disciplines artistiques.
Je remercie ma collègue Shoshana Fanizza pour cette information.
Je salue ce type d’initiatives qui sont pour moi les plus efficaces ! Mais a-t-on une idée du retour de ces actions ?
D’après la source de cet article, les approches ont porté fruit. Chose certaine, maintenir le statu quo ou ne pas adopter de nouvelles stratégies pour rejoindre et diversifier les publics peut mener à un plafonnement de la fréquentation.