Y a-t-il trop de festivals d’été ?
Cette question a été soulevée cette semaine à l’émission Le matin du Nord, diffusée sur les ondes d’ICI Radio-Canada Première dans le Nord de l’Ontario. J’ai décidé de m’inviter dans le débat. Voici ce que j’ai raconté en ondes ce matin :
- À mon avis, il n’y a jamais trop de festivals. Ceux-ci sont une manifestation du dynamisme d’une communauté, d’une volonté des gens de se rassembler autour d’activités communes. Il n’y a rien de mal à ce qu’ils aient l’embarras du choix. Il en revient aux organisteurs de ces événements d’offrir des programmations et des expériences qui plairont aux gens et leur donneront le goût de revenir d’une édition à l’autre. C’est pourquoi les organisateurs ont intérêt à sonder leurs clientèles pour s’assurer qu’ils répondent toujours à leurs attentes.
- Certains festivals courtisent des clientèles similaires. Dans ce cas, pourquoi ne pas collaborer les uns avec les autres en envisageant des promotions croisées ou la création d’un circuit festivalier qui inciterait les gens à se déplacer d’un événement à l’autre ?
- Il est de plus en plus difficile pour un festival de desservir une clientèle particulière. L’ouverture et l’inclusion sont essentielles dans une région comme le Nord de l’Ontario aux prises avec des défis économiques, une décroissance et une diversification de sa population, ainsi que des tendances comme l’exogamie (couples composés d’une personne francophone et d’une ou d’un partenaire anglophone). Cela ne veut pas dire qu’un festival voué à la promotion de la musique francophone, par exemple, est tenu de présenter des artistes anglophones. Il doit plutôt s’assurer que la population anglophone locale est la bienvenue en communiquant avec elle, en lui réservant un accueil chaleureux (dans la langue officielle de son choix), en lui expliquant la raison d’être de l’événement, en en décrivant le déroulement, en fournissant une animation bilingue ou en communiquant les messages les plus importants en français et en anglais, en indiquant aux artistes qu’ils se produiront devant un public partiellement anglophone qui mérite qu’on le salue, etc. Cette ouverure est essentielle à la cohésion sociale locale et à la génération de revenus additionnels. De plus, puisque la francophonie et l’anglophonie se conjugent au pluriel, il est important que toutes les composantes de ces communautés se reconnaissent sur scène et dans l’organisation des festivals d’été qui leur sont destinés. « L’ouverture » n’est pas juste un état d’esprit. Elle doit se matérialiser dans des actions que les gens reconnaîtront. Dans le Nord de l’Ontario, cette inclusion doit comprendre les peuples autochtones souvent délaissés et absents de tels rassemblements (sauf les leurs − comme les pow-wows auxquels tous sont conviés − et quelques exceptions ici et là).
- Les familles constituent une clientèle importante pour les festivals. Tous les parents sont à la recherche d’activités à proposer à leurs enfants, sutout pendant les fins de semaines ! La programmation qu’on leur destine devait être plus active que passive. Les enfants doivent faire des choses, créer et s’activer, sinon ils risquent de s’ennuyer et les parents aussi !
Qu’en dites-vous ? Y a-t-il trop de festivals dans votre région ?