10 conseils pour les artistes qui se soucient de l’état du monde
J’aime le jazz. J’ai découvert cette musique au tout début de la vingtaine, en écoutant le groupe québécois UZEB, puis les grands du jazz, comme Louis Armstrong, Ella Fitzgerald et leurs contemporains. Je ne suis pas réfractaire aux nouveaux artistes qui ont permis au jazz de s’ancrer dans le 21e siècle.
J’étais donc bien heureux de tomber sur cet article rédigé par deux vétérans de la scène musicale jazz, Wayne Shorter et Herbie Hancock, destiné aux artistes qui se préoccupent de l’état actuel du monde et croient au rôle que peuvent jouer les arts pour améliorer la situation. Shorter et Hancock suggèrent dix approches à adopter qui s’appliquent, selon moi, tant aux artistes qu’aux producteurs qu’aux diffuseurs. Elles constituent aussi autant de démarches en appui au développement de publics.
- N’oubliez pas que vous êtes humains : vous n’êtes pas seuls. Vous ne vivez ni ne créez par et pour vous-mêmes. Souciez-vous du bien être d’autrui. Faites preuve de compassion et d’empathie. En agissant ainsi, vous accéderez à de nouvelles sources d’inspiration.
- Tracez de nouveaux chemins : faites preuve d’initiative. Explorez. Collaborez. Distinguez-vous.
- Vivement l’inconnu ! : improvisez. La vie est une répétition. Chaque étape que vous franchissez mène à une autre. Aucune expérience n’est perdue. Conservez votre capacité de vous émerveiller.
- Surmontez les obstacles : les échecs ne sont que des illustions. Chaque échec apporte son lot de nouvelles occasions. Il n’y a pas de limites à ce que vous pouvez faire, sauf celles que vous vous inposez.
- Échangez avec les gens qui ne vous ressemblent pas : le monde a besoin de contacts personnalisés. Nos différences nous rapprochent. Nous pouvons nous tourner vers les autres pour partager des idées, des moyens, des attentions et de la gentillesse. Nous devons apprendre les uns des autres. (Justement, à ce propos…)
- Laissez tomber les idées préconçues : les arts se prêtent au dialogue. Il faut créer des œuvres qui encouragent de tels échanges.
- Gare à l’égocentrisme : vous n’êtes pas plus importants ou supérieurs à qui que ce soit. L’égocentrisme nuit à la créativité.
- Faites fi des frontières : outrepassez les modèles d’affaires qui perpétuent le statu quo. Faites preuve d’intégrité créative et de nouvelles occasions se présenteront à vous.
- Respectez celles et ceux qui vous ont précédés : faites appel à vos prédécesseurs. Ils sont une source de sagesse. Ils ont traversé des tempêtes, connu des échecs et surmonté des défis. Ne perdez pas votre temps à répéter leurs erreurs. Projetez-vous plutôt vers l’avant.
- Continuez de vous émerveiller : le temps passe et on n’oublie nos motivations originales. Continuez plutôt d’imaginer ce qui est possible. Tout ce qui existe est issu de l’imagination de quelqu’un. Nourissez la vôtre et vous ferez de nouvelles découvertes.
En guise de conclusion, Shorther et Hancock invitent leurs pairs à se percevoir comme des chefs de file audacieux et compatissants. Voilà des qualités que le public peut apprécier.