L’avenir du développement de publics pour les arts et la culture au Canada

Au cours des dix à quinze prochaines années, ce sont les organismes artistiques et culturels qui réussiront à intégrer les jeunes, les autochtones, les personnes racisées et les nouveaux arrivants à leurs clientèles qui tireront leur épingle du jeu.

C’est ce qui se dégage d’une présentation faite hier par le fondateur et président de Hill Stratégies, Kelly Hill, à la demande de l’Association canadienne des organismes artistiques (CAPACOA).

M. Hill souligne que d’ici 2036, les personnes racisées représenteront plus de 34 % de la population canadienne et les nouveaux arrivants, 28 %. Dans un rapport publié en 2018, le Conference Board du Canada mentionnait qu’en 2034, «l’immigration représentera 100 % de la croissance démographique étant donné que le nombre de décès au Canada devrait dépasser celui des naissances.»

Dans sa présentation basée sur l’Enquête sociale générale de Statistique Canada (2016), M. Hill note que les personnes racisées, immigrantes et autochtones fréquentent les spectacles et les festivals en grand nombre, mais qu’elles s’intéressent particulièrement aux festivals artistiques et culturels dans lesquels elles se reconnaissent (qui font appel, par exemple, à des artistes issus de leurs communautés, à des éléments de leur culture, qui abordent des thèmes qui les touchent).

Pour leur part, les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont de grands consommateurs de cinéma et d’une variété d’activités artistiques, tels que de nouvelles créations, les concerts de musique populaire et les galeries d’art.

Parmi les principaux facteurs de motivation évoqués par les spectateurs assidus pour fréquenter des événements artistiques, on retrouve la qualité de l’accueil qui leur est réservé («se sentir le ou la bienvenue»), les sentiments qu’évoquent une activité ou une œuvre («sentir comme si cela donne à la vie une signification plus profonde, avoir grandi en y participant»), la possibilité d’y assister seul («être en mesure d’y aller par moi-même») et la socialisation («me connecter à ma communauté»).

M. Hill a rappelé aussi qu’une fréquentation assidue des arts augmente avec le niveau de scolarité et de revenu des gens. La recherche indique que la fréquentation diminue avec l’âge, constat qui va à l’encontre d’observations du milieu.

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Quelles conclusions peut-on tirer de tout ça ? Si vous lisez ce blogue depuis quelque temps, vous savez que j’ai évoqué à plus d’une reprise le besoin pour les instances artistiques et culturelles traditionnelles de s’ouvrir à la diversité, tant dans leurs activités que dans leur fonctionnement, et ce, qu’elles soient situées en milieu urbain ou en région.

Il est nécessaire que ces instances entreprennent des discussions avec ces nouvelles clientèles et qu’elles s’ajustent aux réalités démographiques (M. Hill dit que «si vous n’atteignez pas beaucoup de jeunes, d’autochtones, de personnes racialisées et d’immigrants, pensez à votre programmation, votre marketing, vos communications et votre expérience client.»).

Enfin, M. Hill réitère l’importance de la qualité de l’accueil que vous réservez à vos clientèles. Si vous ne leur accordez pas toute votre attention, elles vous rendront la pareille.

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