Comment passer d’un taux d’assistance de 19% à 77% en trois semaines
Si je n’ai pas publié très souvent au cours des dernières semaines, c’est en grande partie parce que je faisais du développement de publics pour un client.
En effet, il y a trois semaines, le Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO) de Sudbury se préparait à lancer sa nouvelle saison avec Rearview, de Gilles Poulin-Denis, une coproduction avec le Sudbury Theatre Centre (STC). La vente de billets s’élevait alors à 19% de la capacité de la salle pour sept représentations.
En compagnie de ma collègue communicatrice et vidéaste, Mélanie Tremblay, et de l’équipe du TNO, nous avons conçcu un plan pour accroître rapidement les ventes avant la première du spectacle qui avait lieu dans une douzaine de jours. Notre objectif était clair : créer une promotion bouche à oreille qui inciterait les gens à se procurer des billets.
- Nous avons misé sur la « vedette » de la production, le jeune comédien sudburois Ryan Demers. Ce dernier s’est prêté à toutes nos exigences.
- Nous avons alimenté les réseaux sociaux du TNO stratégiquement, c’est-à-dire quotidiennement et plusieurs fois par jour, y compris pendant les fins de semaines, avec des capsules vidéo produites pour les circonstances, des photos exclusives de la production, les critiques des médias et les réactions du public.
- L’agente de développement du TNO, Aurélie Marié, est allée de l’avant avec des activités thématiques périphériques, telles qu’une formation sur le changement d’un pneu de voiture et une chasse au trésor au cours de laquelle les gens pouvaient obtenir des billets gratuits en se rendant chez des comnmerçants établis dans les localités mentionnées dans Rearview. Ces activités ont été promues et documentées sur les réseaux sociaux du TNO.
- Les médias locaux ont accepté de parler de la production en publiant des articles, en procédant à des entrevues avec les artistes du spectacle et en produisant des reportages parfois très originaux sur Rearview.
- Nous avons affiché le spectacle, photo de Ryan à l’appui, sur des babillards électroniques situés à proximité du centre-ville et le long d’artères achalandées du Grand Sudbury.
- Les gens inscrits à la liste de diffusion du TNO ont reçu des infolettres portant sur Rearview. Un bon outil pour recycler le matériel déjà disponible sur les réseaux sociaux.
- Grâce à une collaboration avec le diffuseur de spectacles de chanson-musique local, La Slague du Carrefour francophone de Sudbury, des représentants du TNO ont distribué des articles promotionnels de Rearview auprès de spectatrices et de spectateurs présents à ses concerts. La Slague a accepté aussi de promouvoir Rearview auprès de ses adeptes, en ligne et de vive voix.
- Ryan et la metteure en scène du spectacle, Geneviève Pineault, ont rencontré plusieurs groupes d’étudiants en théâtre, en littérature, etc.
- Le coproducteur du spectacle a promu les représentations en français de Rearview auprès de sa clientèle.
- Le TNO a développé de nouveaux incitatifs, notamment l’offre de billets à 10 $ pour les gens qui revenaient voir Rearview une deuxième fois et une invitation aux habitués du TNO les enjoignant d’initier de nouveaux venus à la compagnie.
Ce sont les principales activités que nous avons entreprises. Résultats : Rearview a été présenté trois fois à guichet fermé et l’assistance aux autres représentations a doublé ou triplé par rapport aux taux initiaux. Lorsque Rearview a pris fin samedi dernier, le TNO affichait un taux de fréquentation de 77% et avait amassé plus de revenus que prévu.
Quelles leçons faut-il tirer de cette expérience ?
- Le développement de publics est un travail d’équipe.
- La collaboration des artistes est essentielle à l’entreprise.
- Afficher sur les réseaux sociaux une fois par jour ne suffit pas.
- Les capsules vidéo sont efficaces.
- Aller à la rencontre des gens et leur parler du show demeure une approche gagnante.
- Utilisez différents modes de diffusion (médias traditionnels, affichage public stratégique…) pour rejoindre vos clientèles.
- Développez des partenariats qui seront profitables à tous.
Tu as bien raison Denis, le travail d’équipe c’est comme l’eau qui fait tourner la meule du moulin. J’ajouterais à ta liste une leçon que tu connais très bien : l’ingrédient premier du succès est la qualité du spectacle. Sans ça, il y aura un débit d’eau faible et les rouages grincerons dans le vide. L’expérience de Rearview, c’est la pente qui fait couler l’eau, qui fait couler l’encre, qui finit par faire déplacer les spectateurs.
Bien dit, Stéphane.