Les jeunes s’intéressent aux arts, mais pas aux façons traditionnelles de les présenter
Gestionnaire des arts et éducateur américain qui a travaillé, entre autres, pour le New York City Ballet et l’Opéra national de Paris, Ken Tabachnick a observé que les jeunes assistent en plus grand nombre à des spectacles des arts de la scène.
Selon lui, les jeunes publics s’intéressent aux nouvelles œuvres contemporaines audacieuses. Ils ne craignent pas de s’aventurer en terrain inconnu, comparativement aux publics traditionnels. Par contre, la qualité du spectacle n’est pas le seul critère qui les motive à y assister. L’expérience globale proposée par le producteur ou le diffuseur est tout aussi importante que la performance elle-même. Ainsi, les jeunes publics cherchent des occasions de socialiser avant, pendant (à l’entracte) et après un spectacle.
Selon une étude récente du National Endownent for the Arts sur les obstacles à la participation aux arts (voir la page 31 du rapport), les jeunes âgés de 18 à 34 ans qui vivent seuls participent davantage aux activités artistiques que leurs pairs. Ils fréquentent les arts pour socialiser avec leurs amis et les membres de leurs familles. La qualité du spectacle a moins d’importance à leurs yeux. L’offre de billets à coût réduit et l’occasion d’apprendre de nouvelles choses sont aussi des éléments de motivation.
Selon M. Tabachnick, les organismes artistiques qui veulent recruter de jeunes clients doivent songer à l’expérience qu’ils leur proposent et pas uniquement à la qualité du spectacle comme étant le facteur qui influencera leur décision d’assister ou non à une performance. Ce n’est pas que les jeunes se désintéressent des arts, dit-il, mais plutôt qu’ils ne tiennent pas aux modes de présentation traditionnels que favorisent bien des organismes artistiques.
Pour recruter de jeunes publics, ces organismes doivent tenir compte des préférences de cette clientèle et s’adapter en conséquence, sinon ce sera la perte graduelle et lente de leur pertinence dans la vie de ces jeunes amateurs d’arts, conclut-il.