Bourse RIDEAU 2016 : le public est votre premier allié
Le gouvernement du Québec veut se doter d’une nouvelle politique culturelle en 2017. Bravo ! Par contre, à la lecture des documents émis par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, je constate (à tort, peut-être) qu’on y parle peu des rapports qui devraient exister entre la population et le milieu des arts et de la culture. Oh, on y mentionne l’accès et la participation des citoyens à la vie culturelle, mais on semble circonscrire le sujet à la consolidation des lieux de diffusion, au développement de partenariats et au rôle de l’école en matière de sensibilisation aux arts et à la culture. C’est déjà beaucoup, me direz-vous. Non, justement, ce n’est pas assez.
Les artistes et les organismes actifs dans le milieu doivent considérer le public comme leur premier allié en tout et partout. Sans lui, rien n’est possible. Il s’abonne, achète des billet et des produits durables. Il contribue à des activités de financement. Il paie des taxes et des impôts dont une partie est remise ensuite au milieu des arts et de la culture sous forme de subventions. Il souscrit à vos réseaux sociaux. Si on lui demande, le public peut même en faire plus : il peut agir comme ambassadeur en votre nom auprès de nouveaux clients potentiels ; il peut appuyer vos revendications auprès des instances gouvernementales lorsqu’il question du financement public des arts et de la culture ; il peut vous apporter son soutien lorsque vous avez des défis particuliers à relever, etc.
Pour engager le public de la sorte, il faut lancer un dialogue ouvert et franc avec lui. Il a des attentes à votre égard et vous en avez en retour ? Exprimez-les. Partagez-les. Convenez d’actions communes qui vous seront profitables de part et d’autre.
Pourquoi fournir de tels efforts ? Le plus récent bulletin Optique culture sur la fréquentation des arts de la scène, publié par l’Observatoire de la culture et des communications du Québec, parle d’une hausse record des taux d’occupation des lieux de diffusion en 2014, résultat imputable « aux variétés qui sont la seule discipline à voir son assistance croître en 2014 (+24%) ». Optique culture révèle aussi que « les spectacles de chanson francophone (–23%) et de théâtre de création (–15%) ont connu une importante baisse de leur assistance » pendant cette période.
De tels résultats, parmi d’autres, indiquent qu’il reste bien des choses à faire pour rallier le public à l’offre artistique qu’on lui propose. Pour y parvenir, il faut d’abord engager une conversation.