La diversité, c’est l’affaire de tous
Le prochain congrès du Conseil québécois du théâtre (CQT) portera sur la diversité culturelle. L’École nationale de théâtre du Canada organise le stage Horizon Diversité afin de permettre aux «passionné(e)s de théâtre, âgé(e)s de 16 à 24 ans et issus de différentes communautés, de découvrir le programme de formation en Interprétation, réputé à l’échelle internationale, de l’École». Diversité artistique Montréal offre des mentorats à des artistes professionnels issus de la diversité. Ce sont là des initiatives importantes dans un milieu artistique francophone québécois et canadien encore très eurocentrique et, souvent, monochrome. Puisque l’augmentation de la population francophone au pays passera en grande partie par l’immigration, les organismes artistiques doivent tenir compte de cette réalité pour assurer leur prospérité.
Mais cette responsabilité envers l’inclusion des artistes et des publics issus des communautés culturelles relève-t-elle de quelques organisations ou du milieu dans son ensemble ? Aux États-Unis, où l’inclusion de la diversité est aussi un enjeu, plusieurs organismes ont décidé de s’investir eux-mêmes dans cette cause. C’est le cas, entre autres, de l’American Ballet Theatre (ABT), de New York, qui s’est associé à une école de danse, The School of American Ballet, pour créer des programmes destinés à de jeunes danseurs latinos, afro-américains, asiatiques et autres. Pourquoi l’ABT a-t-il agi ainsi ? Parce qu’il sait que de nombreuses années doivent être investies dans la formation d’une danseuse ou d’un danseur. Puis, comme l’explique dans cet article la journaliste du New York Times, Gia Kourlas, «lorsqu’une compagnie se diversifie, elle diversifie aussi son public et pour les organismes aux prises avec le vieillissement et la diminution de leurs publics, voilà une solution inestimable».
C’est donc bien humblement que j’invite les participantes et les participants au Congrès Théâtre et Diversité culturelle du CQT de songer à leurs contributions personnelles et corporatives à l’atteinte des objectifs de cet événement. Évitons, si possible, de balayer nos responsabilités sous la porte du voisin.