Se reconnaître
Lorsqu’on s’engage dans des intiatives de développement de publics, on le fait non seulement pour que les gens consomment nos produits à court terme, mais aussi pour les fidéliser afin d’assurer leur participation à l’ensemble de nos activités.
Deux collègues ont justement dressé ce constat récemment. Le consultant en marketing des arts, Adam Thurman, est employé ces jours-ci par une compagnie de théâtre de Chicago. Il raconte dans un billet récent qu’une personne l’a approché après une performance et lui a déclaré « J’adore cet endroit ! », plutôt que « J’ai aimé ce spectacle ! ». Ce commentaire témoigne, selon lui, de l’attachement qu’éprouve cette personne envers la compagnie et son lieu de diffusion.
C’est la raison d’être du marketing, écrit-il. Ce n’est pas de vendre quelque chose. C’est à propos de créer des émotions. C’est à propos d’émouvoir les gens.
Ce n’est pas une chose facile à accomplir, précise-t-il, mais ça demeure l’objectif à atteindre.
Pour sa part, le conseiller en communication dans les domaines culturels et artistiques, Cyril Leclerc, affirmait récemment que « vos spectateurs viennent pour ce que vous faites, ils viennent aussi pour ce que vous êtes, pour l’esprit des lieux, la sincérité de votre projet artistique… ».
Il rappelle qu’en privilégiant le contact direct avec les arts, « le public semble chercher une expérience. Il veut la vivre pleinement. Il veut, pour un moment, se désengager de son quotidien. »
Le public n’est pas uniquement là pour consommer, il est à la recherche de sens, explique-t-il. Son expérience va s’accompagner de réactions émotionnelles (avant, pendant et après l’expérience). Ce sont elles qui vont orienter la satisfaction.
(…)
Il y a quasiment autant d’expériences culturelles que de personnes qui la vivent. La dimension multi-sensorielle d’une expérience fait que celle-ci est intimement liée à la personne qui la vit. Avec cette affirmation, l’importance de la connaissance de son public et de son comportement prend toute sa dimension. Dans cette expérience, on peut aussi réaffirmer le rôle des personnels d’accueil ou de médiation qui reste primordial dans l’accompagnement du public (…). Proposer une expérience culturelle, c’est proposer une expérience globale qui outrepasse la simple présentation d’une œuvre, d’un objet artistique ou patrimonial. Cela ne signifie pas pour autant Disneylandisation ou Macdonaldisation. Pour peu que l’expérience reste en cohérence avec l’authenticité du discours culturel. Et qu’il respecte l’identité et le projet de sens de l’établissement.
En bout de ligne, ce qui les collègues indiquent, c’est qu’il est important que vos publics se reconnaissent en vous, en ce que vous faites et en qui vous êtes pour qu’ils se sentent les bienvenus chez-vous et qu’ils soient prêts à vous appuyer en toutes circonstances. Pour y parvenir, il faut faire appel autant à leurs émotions qu’à leur raison.
Très inspirant! Merci de partager cette anecdote qui reflète bien pourquoi le public s’intéresse aux arts et, aussi, ce sur quoi les artistes et travailleurs culturels doivent se concentrer pour tisser des liens avec leurs publics.
Merci Véronique.