Pendant ce temps, dans le merveilleux monde du développement de publics…
Voici une recension de nouvelles qui ont capté mon attention cette semaine (avec un ou deux ajouts de ma part):
- Le comédien et metteur en scène québécois Serge Postigo veut développer un «nouveau modèle d’affaires dans l’industrie du spectacle pour prolonger son cycle de vie, modèle qui implique les interprètes et le public dans le mode de production». Cette approche serait nécessaire, selon lui, à cause de la baisse de la fréquentation des salles. M. Postigo affirme «qu’actuellement, le spectateur est perçu uniquement comme un acheteur de billets. Or, selon moi, l’achat d’un billet doit être le point final, l’étape culminante d’une expérience qui devrait commencer bien avant». Il ajoute que l’ère du «spectateur passif» est révolue. Ce dernier recherche maintenant «une expérience immersive» qui va au-delà de quelques échanges avec des artistes sur les réseaux sociaux. M. Postigo n’est pas le premier artiste québécois à s’exprimer ainsi.
- Vous êtes familières et familiers avec le concept des passeports culturels? Eh bien, voici maintenant les épuisettes culturelles. Il s’agit de «paniers» d’offres culturelles qui peuvent inclure des CD, des billets pour des concerts, du théâtre, de la danse, etc., auxquelles les personnes intéressées peuvent accéder en échange d’une cotisation. En voici un autre modèle (merci Agathe Boisset, du Centre culturel Frontenac de Kingston!).
- Vous comptez toujours sur les médias traditionnels et les réseaux sociaux pour répandre la bonne nouvelle à votre propos? L’entrepreneure, blogueuse et conférencière Kim Auclair vous invite plutôt à vous doter de vos propres médias en ayant recours à un blogue comme celui-ci, à la création de forums sur votre site Web ou d’une infolettre. En agissant ainsi, indique Mme Auclair, «vous prendrez un certain contrôle sur l’histoire de votre entreprise et sur ce qui doit être dit à votre sujet». Voici d’autres exemples en ce sens.
- Les publics des arts ne sont plus. Il faut plutôt parler de consommateurs culturels. Selon des représentants du Cirque du Soleil, de l’Opéra de Montréal et de l’Office national du film, ce changement serait attribuable aux relations que ces institutions entretiennent avec leurs publics, et à comment ceux-ci se considèrent. Il s’agit, entre autres, de «porter plus d’attention aux besoins et aux attentes» des publics, dont les opinions et les préférences peuvent être recueillies simplement en leur demandant.
- Seriez-vous capables d’énumérer publiquement cinq (5) raisons pour lesquelles les consommatrices et les consommateurs culturels devraient s’intéresser à votre produit ou à votre événement, en faisant abstraction du jargon et des enjolivements souvent associés au marketing des arts? Voilà une approche directe et, à première vue, efficace qui exige une bonne part de réflexion et le rafinement de vos messages. En voici un autre exemple.
- Vous allieriez-vous à des concurrents pour rejoindre de nouveaux publics? Bienvenue au concept de la coopétition. En unissant vos forces à celles d’un concurrent perçu, vous pouvez «passer d’une stratégie défensive (ex., réduction des coûts) à une stratégie conjointe plus offensive afin de créer plus de valeur» pour vos clientèles acquises et désirées. Vous vous démarquerez davantage dans votre marché. Il y a là, à mon avis, un modèle intéressant à explorer pour des organisations actives dans un même domaine ou même dans des domaines différents. Arts et sports? Pourquoi pas? À bien des égards, lorsqu’il est question de développement de publics, les défis sont souvent les mêmes. Je remercie Caroline Lavoie, des Voyagements, pour l’introduction à la coopétition.