Existe-t-il un décalage entre l’offre artistique et les préférences du public?
Il existerait un décalage important entre l’offre des organismes artistiques subventionnés par l’État et les préférences du grand public en Grande-Bretagne.
C’est ce que révèle une nouvelle étude réalisée par la Warwick University qui a capté l’intérêt de Stage News. Cette recherche démontre que 8 % des personnes les plus riches et les plus éduquées au pays représentent jusqu’à 28 % du public consommateur de théâtre. Il subsisterait une impression dans la population que les arts subventionnés s’adressent à des groupes en particulier plutôt qu’au grand public.
Selon le directeur artistique du Young Vic Theatre, David Lan, les organismes artistiques britanniques n’auraient pas été en mesure de persuader plus de gens de découvrir des œuvres marquantes du répertoire théâtral.
L’ancienne directrice générale du Royal Shakespeare Company et présidente du comité responsable de l’étude, Vikki Heywood, affirme qu’il n’est pas nécessaire que toutes les œuvres d’art soient populaires, mais elles devraient intéresser une plus grande diversité de gens. Elle dit que le gouvernement et les industries artistiques et culturelles devraient adopter une approche concertée qui garantirait l’accès de tous à une éducation artistique et à une vie empreinte de créativité.
Pour sa part, l’auteure, dramaturge, metteuse en scène, cofondatrice et codirectrice la campagne Fun Palaces qui a pour but de rendre les arts accessibles à plus de gens, Stella Duffy, formule quatre recommandations pour atténuer ce décalage :
- Arrêtez de construire de nouveaux lieux de diffusion. Maximisez plutôt l’utlisation des lieux existants et investissez ceux qui sont sous-utilisés, comme les bureaux vides, les écoles, etc., pour y tenir des événements artistiques. Et si vous devez bâtir, construisez à échelle humaine.
- Si vos activités sont d’envergue nationale, provinciale ou régionale, agissez en tant que tel. Vos activités devraient être accessibles à tous.
- Faites fi de l’excellence artistique. Mettez fin aux jugements qui opposent les arts à l’artisanat, les praticiens professionnels aux praticiens amateurs, etc. Misez plutôt sur l’excellence de l’engagement du public envers les arts.
- Appuyez l’enseignement et la pratique des arts pour tous.
Je suis certain que le contenu de ce billet vous a fait réagir. Existe-t-il des similitudes entre la situation évoquée en Grande-Bretagne et celle qui prévaut chez-vous ?