Les publics aiment être consultés
Dans un billet qu’elle publiait récemment, la chercheuse rattachée à la Toronto Arts Foundation, Jini Stolk, parlait de l’importance pour les organismes artistiques de sonder occasionnellement les membres de leurs publics.
Elle citait en exemple Theatre Passe Muraille, de Toronto, qui encarte souvent des sondages dans ses programmes de soirée. Les questions que la compagnie adresse à ses interlocutrices et à ses interlocuteurs sont originales. Par exemple :
- Que diriez-vous à une personne qui n’a pas encore acheté un billet pour ce spectacle ?
- Quelle partie du spectacle vous a touché tout particulièrement ?
- Dans quel quartier habitez-vous ?
Il est clair que les deux premières questions ont pour but de fournir des messages à l’équipe de communications de la compagnie qu’elle pourra utiliser ensuite pour mieux vendre le spectacle auprès de clientèles potentielles. La troisième a peut-être simplement pour but de mesurer le rayonnement de la compagnie ou d’identifier la provenance des spectatrices et des spectateurs. La cueillette d’un tel renseignement peut aussi mener à la création de partenariats entre Passe Muraille et des entreprises situées dans ces quartiers.
Mme Stolk mentionne que les gens aiment qu’on les consulte par l’entremise de sondages ou de groupes de discussion. Elle suggère même aux organismes artistiques de sonder leurs clientèles sur les heures des représentations des spectacles. Est-ce que 20 h leur convient toujours ou préféreraient-elles 19 h 30 ? Elle rappelle que de nombreuses études ont démontré que les gens sortent d’abord pour socialiser et que les diffuseurs et les producteurs doivent faire tout en leur pouvoir pour encourager cette pratique. La révision des heures auxquelles les publics accèdent aux activités peut inciter des échanges avant et après une performance. En effet, plus une performance prend fin tardivement, moins le public est disposé à rester sur place pour discuter, siroter un breuvage, etc.