Leçons apprises au Festival de Stratford et au Festival Shaw

Ma conjointe célébrait son quarantième anniversaire de naissance en mars dernier. Pour bien souligner ses quatre premières décennies d’existence, il fallait que je lui trouve un cadeau à sa mesure. Après avoir considéré quelques options, j’ai choisi de lui offrir un séjour au Festival de Stratford et au Festival Shaw, soit à deux des plus importants événements théâtraux au Canada anglais. Il s’agissait d’une première non seulement pour elle, mais pour moi aussi, même si je m’étais déjà aventuré dans ces environs du sud ontarien lorsque j’habitais à Toronto. À Stratford, nous avons vu Breath of Kings – Rebellion et Breath of Kings – Redemption, de Shakespeare, et au Shaw, Mrs. Warren’s Profession, de George Bernard Shaw. Sachez que ma conjointe travaille dans le milieu du théâtre professionnel à titre de directrice artistique du Théâtre du Nouvel-Ontario, de Sudbury (ON). Je crois que mon cadeau était tout indiqué.

Lorsque j’assiste à un spectacle, j’y prends part d’abord à titre de consommateur, mais je ne peux m’empêcher d’analyser l’expérience qu’on me propose à titre d’expert en développement de publics. J’ai pris quelques notes que je partage avec vous.

Les bons coups :

  • Les représentations commencent à l’heure indiquée. Votre billet dit 20 h ? C’est à ce moment-là que ça débute. Aucun retard, ni de cinq ni de dix minutes. Aucun retardataire n’est admis. J’y vois une marque de respect envers les gens qui ont pris la peine de se présenter à temps.
  • Aucun enregistrement d’avant-spectacle vous demande de fermer votre cellulaire. À Stratford, ce sont les placiers qui s’en chargent. Au Shaw, ce sont les comédiens, en personnages, qui invitent les gens à poser ce geste.
  • Au Shaw encore, les spectateurs peuvent prendre des photos du décor ou des comédiens sur scène et les diffuser sur les réseaux sociaux tant et aussi longtemps que les lumières sont allumées dans la salle. On vous suggère aussi un mot-clic à insérer dans vos affichages.
  • Les pièces que nous avons vues à Stratford comprenaient une distribution multiethnique. De plus, des comédiennes interprétaient des rôles masculins. De bonnes façons d’assurer un peu de diversité sur scène.
  • Excellente signalisation routière à Stratford et à Niagara-on-the-Lake indiquant les chemins à suivre pour se rendre aux théâtres.
  • Qu’il s’agisse de textes publiés dans les programmes des spectacles ou d’interventions des comédiens avant les représentations, les deux festivals mettent les œuvres qu’ils présentent en contexte et expliquent pourquoi elles sont encore pertinentes aujourd’hui. Pour ce faire, les festivals dressent des parallèles entre des événements courants et ceux décrits sur scène. Ils mentionnent aussi l’impact que des productions antérieures ont eu sur le public (puisqu’il s’agit de festivals voués principalement aux pièces de Shakeapeare et de Shaw, que le Festival de Stratford existe depuis 1952 et le Festival Shaw depuis 1962, plusieurs productions des mêmes œuvres ont été présentées au fil des années). Les directions artistiques justifient ainsi leurs choix et font appel à l’histoire de leurs événements respectifs pour relier les publics d’aujourd’hui à ceux d’hier.
  • Stratford et Shaw proposent des activités pour initier leurs publics aux productions à l’affiche et au théâtre en général (discussions, conférences, lectures, visites des coulisses, etc.).

À améliorer :

  • Les sièges du Théâtre Tom-Patterson, de Stratford, sont inadéquats pour les dos et les postérieurs des spectateurs qui assistent à une performance qui dure trois heures (avec un entracte, heureusement !). Il y a aussi peu de place pour les jambes, sauf dans la première rangée.
  • La billetterie de ce théâtre est ouverte seulement deux heures avant la représentation en matinée et deux heures avant la représentation en soirée. C’est un peu limité dans le contexte d’un festival.
  • Shakespeare a inséré un peu de français dans ses œuvres. Les comédiennes et les comédiens appelés à livrer ces dialogues auraient eu besoin d’un peu plus de formation pour les prononcer correctement.

Dans l’ensemble, nous avons apprécié nos séjours dans ces deux localités. D’ailleurs, nous envisageons de retourner à Stratford pour assister à une représentation de Macbeth. Nous aurons alors l’occasion de visiter une autre salle, soit le Festival Theatre.

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